Les effets secondaires de l’omeprazole
Bien-être Recherche scientifique Santé du cheval

Les effets secondaires de l’omeprazole

L’oméprazole, le traitement de choix pour les ulcères gastriques équins (egus), est très efficace, surtout pour les ulcères de la muqueuse squameuse. Cependant, son utilisation peut entraîner des effets secondaires, notamment l'hypersécrétion d'acide causée par l'effet de rebond à l'arrêt du traitement, une digestibilité réduite des nutriments (tels que les protéines et le calcium), ainsi que des altérations potentielles du microbiome.

L’oméprazole contre les ulcères gastriques équins : quels sont les effets secondaires potentiels ?

L’oméprazole est un médicament approuvé vendu sous des dénominations commerciales telles que gastrogard et ulcergard, et est utilisé pour soigner ou prévenir le syndrome d’ulcération gastrique équin (egus). L’oméprazole est reconnu pour son efficacité dans le traitement des ulcères gastriques situés dans la région squameuse supérieure (non glandulaire) de l’estomac du cheval. Cependant, des recherches récentes suggèrent qu'il pourrait ne pas être aussi efficace pour traiter les ulcères dans la région glandulaire de l'estomac.

Il est essentiel d'être conscient des complications qui peuvent survenir pendant le traitement, car l’oméprazole, bien qu'efficace, est associé à un risque d'effets secondaires, en particulier en cas d'utilisation prolongée.

 

1. L’hypersécrétion d’acide causée par l’effet de rebond

L’hypersécrétion d’acide causée par l’effet de rebond, ou rebond acide, est la principale préoccupation liée à l’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons.

Ce phénomène se produit lorsque le traitement par l'oméprazole s'arrête brusquement, provoquant une sécrétion excessive d’acides gastriques et une baisse du ph gastrique. Ce rebond est attribué à un taux élevé de gastrine, une hormone dont la sécrétion n’est pas interrompue par l’oméprazole.

Lorsque les pompes à protons recommencent à fonctionner après le traitement, l'accumulation de gastrine exacerbe la production d’acides gastriques. Les chercheurs ont rapporté que les niveaux de gastrine chez les chevaux peuvent doubler après seulement 14 jours de traitement à l’oméprazole. L’exposition de la muqueuse à ce milieu hyperacide peut alors entraîner la formation de nouvelles lésions.

Pour réduire ce risque, une prolongation du traitement à une dose plus faible (par exemple, 2 mg par kilogramme de poids corporel) peut être recommandée pour sevrer progressivement le cheval de l'oméprazole.

 

2. Impact sur la digestibilité des nutriments

L’oméprazole réduit temporairement l'acidité dans l'estomac, ce qui peut affecter le métabolisme de certains nutriments :

  • protéines : la pepsine, une enzyme digestive, est activée par l'acide gastrique. En supprimant la sécrétion d’acide, l’oméprazole peut involontairement réduire l’activation de la pepsine et compromettre potentiellement la digestion des protéines. Un métabolisme protéique affaibli a été observé chez des chevaux arabes traités à l'oméprazole pendant onze jours. De plus, l'augmentation des protéines qui atteignent le gros intestin peut entraîner un dysfonctionnement secondaire de celui-ci dû à une fermentation excessive.
  •  
  • Minéraux (calcium et magnésium) : l’oméprazole peut inhiber l'absorption du calcium et du magnésium. Des enzymes digestives impliquées dans leur métabolisme dépendent également de l'activation des acides gastriques. Lors d'un essai de recherche, la digestibilité du calcium a diminué après 21 jours de traitement (4 mg/kg).
  •  

3. Altération potentielle du microbiome

L’oméprazole agit en haussant le ph du système digestif. Le milieu acide de l’estomac joue normalement un rôle de protection contre les bactéries pathogènes.

En augmentant le ph, l’oméprazole pourrait potentiellement augmenter le risque de colonisation bactérienne de l'estomac. Chez l'humain, l’oméprazole semble stimuler la croissance des bactéries gastriques.

Les études sur les chevaux ont donné des résultats mitigés :

  • une étude n’a constaté aucun changement marqué de croissance microbienne gastrique après 28 jours de traitement à 4 mg/kg, mais a noté des différences mineures dans la composition et la diversité.
  • Une autre étude a cependant constaté des changements dans le type de microbes présents dans l'estomac des chevaux après seulement sept jours de traitement à l’oméprazole.

Davantage d’études sont nécessaires pour comprendre les effets de l’oméprazole sur le microbiote gastrique des chevaux.

 

L’importance de s’adresser à un vétérinaire en cas de doute

La gastroscopie est la seule méthode fiable pour le diagnostic des ulcères gastriques équins et l’évaluation de la gravité des lésions. La gravité des lésions et les signes cliniques ne correspondent pas toujours.

Compte tenu de la complexité du syndrome d'ulcère gastrique équin et des effets secondaires potentiels de l'oméprazole (notamment le risque de rebond acide et de récidive élevé après l'arrêt du traitement), il est crucial de consulter votre vétérinaire. Il pourra vous aider à poser un diagnostic complet, à déterminer si l'oméprazole est le traitement approprié (surtout pour les ulcères glandulaires) et à élaborer un plan de gestion pour minimiser le risque de récurrence et d'effets indésirables.

Besoin d'informations ou de conseils ? Contactez-nous
X produit(s) dans le panier   Voir mon panier