[Publication scientifique] Cushing : Une Étude Approfondie sur les Neurohormones et les Variations Saisonnières

Objectifs de l'Étude - - Dans ce contexte, une étude a été menée pour mieux comprendre les mécanismes potentiels du PPID, en particulier son aspect saisonnier. Les principaux objectifs étaient les suivants : - - 1.Tester l'hypothèse selon laquelle le cheval âgé ne pourrait pas « lire » le moment de l'année en raison d'une déficience en production de mélatonine, entraînant un profil circadien altéré - - 2.Examiner le lien entre la présence des signes cliniques du syndrome de Cushing et les concentrations plasmatiques périphériques différentielles de la sérotonine, de la dopamine et du cortisol tout au long de l'année chez les chevaux et poneys âgés - - Méthodologie de Recherche - - L'étude a inclus douze chevaux et poneys âgés (21-36 ans) au Royaume-Uni, répartis en deux groupes appariés : six animaux diagnostiqués avec la maladie de Cushing (groupe Cushingoid) et six animaux contrôles. Le diagnostic de Cushing a été confirmé par des signes cliniques et des valeurs hormonales/biochimiques spécifiques dans le plasma (ex: ACTH > 50 pg/ml, cortisol > 155 nmol/l) - - Des échantillons de sang ont été prélevés à intervalles de 27 heures sur des périodes de 10 jours, couvrant les solstices d'été et d'hiver, et les équinoxes de printemps et d'automne. Les prélèvements effectués pendant les heures d'obscurité ont été réalisés sous lumière rouge pour minimiser l'impact sur la glande pinéale. Les échantillons ont été collectés par ponction de la veine jugulaire, centrifugés rapidement pour obtenir du plasma, y compris du plasma pauvre en plaquettes pour les analyses de sérotonine, et stockés à basse température. - - Les concentrations plasmatiques de mélatonine, sérotonine et dopamine ont été quantifiées à l'aide de kits de dosage radio-immunologique (RIA) commercialisés, validés pour une utilisation avec le plasma équin. Le cortisol a été mesuré à l'aide de kits ELISA validés - - L'analyse statistique a été approfondie, utilisant des modèles d'ANOVA multifactorielle pour évaluer les effets de la condition (Cushingoid vs contrôle), de la saison et de l'heure de la journée, ainsi que leurs interactions. Des analyses individuelles par saison et des comparaisons par paires ont également été effectuées. Une analyse cosinor a examiné les rythmes circadiens, l'amplitude et l'acrophase des hormones. Les ratios sérotonine:mélatonine et dopamine:mélatonine ont également été analysés pour minimiser l'impact de la variabilité inter-animale - - Résultats Clés - - Les profils circadiens et les concentrations hormonales ont révélé des différences importantes entre les chevaux atteints de PPID et les contrôles : - - • Mélatonine : Les profils circadiens de mélatonine étaient similaires entre les chevaux Cushingoid et les contrôles tout au long de l'année. La durée des pics nocturnes de mélatonine correspondait aux changements saisonniers de photopériode dans les deux groupes. Ce résultat réfute l'hypothèse initiale selon laquelle l'incapacité à « lire » les saisons due à un défaut de mélatonine serait la cause du PPID. La traduction de l'information photopériodique est maintenue chez les chevaux souffrant de PPID. - - • Sérotonine : Les concentrations de sérotonine plasmatique tendaient à être plus basses chez les chevaux Cushingoid (P=0.07). Elles étaient significativement plus basses à certaines heures spécifiques pendant les phases de lumière et d'obscurité en juin (été) et décembre (hiver) chez les animaux Cushingoid. L'étude montre une diminution de la sérotonine libre à certains moments de l'année chez les chevaux atteints de PPID. - - • Dopamine : La quantité totale de dopamine libérée sur 24 heures était significativement plus basse chez les chevaux Cushingoid (P < 0.001). Les concentrations plasmatiques étaient significativement plus basses à des moments spécifiques de la journée en mars, juin et septembre chez les animaux malades. Il y avait une tendance à un décalage de phase pour l'acrophase de la dopamine chez les animaux malades. Ces observations concordent avec les découvertes précédentes d'une diminution du contenu en dopamine dans la pars intermedia de l'hypophyse et d'une neurodégénérescence dopaminergique chez les chevaux atteints de PPID. - - • Cortisol : Bien que les analyses globales n'aient pas montré de différence significative, les analyses individuelles par saison ont révélé des concentrations plasmatiques de cortisol significativement plus élevées chez les chevaux Cushingoid en juin (été), sur presque tous les points de mesure (P < 0.01). Cela confirme une altération sélective de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien à cette période de l'année. - - • Ratios Sérotonine:Mélatonine et Dopamine:Mélatonine : Les ratios totaux et les profils circadiens étaient significativement différents (principalement réduits) chez les chevaux Cushingoid. Les valeurs des ratios différaient significativement entre les groupes à divers moments et saisons. L'analyse de ces ratios, moins sensibles à la variabilité individuelle, a fortement soutenu les conclusions. - - Implications pour la Médecine Vétérinaire Équine - - Les résultats de cette étude ont plusieurs implications importantes pour la compréhension et la gestion du PPID chez le cheval : - - • Rôle Crucial de la Dopamine et Implication Potentielle de la Sérotonine : L'étude apporte des preuves solides que des altérations des systèmes dopaminergiques et sérotoninergiques pourraient participer à la pathogenèse du PPID. La diminution marquée de la dopamine périphérique observée chez les chevaux Cushingoid est cohérente avec la déficience centrale en dopamine impliquée dans la maladie et soutient l'efficacité des agonistes dopaminergiques utilisés en traitement. La sérotonine, bien que les différences soient moins prononcées que pour la dopamine, semble également jouer un rôle, avec des concentrations significativement plus basses à certains moments clés de l'année chez les chevaux malades. - - • Comprendre les Variations Saisonnières et Circadiennes : Les résultats soulignent l'importance des variations saisonnières et horaires dans les concentrations de ces neurohormones . L'augmentation du cortisol spécifiquement en été chez les chevaux Cushingoid pourrait expliquer l'exacerbation des signes cliniques souvent observée à cette période. Les différences dans les profils de dopamine et sérotonine à différents moments de la journée et de l'année sont également cruciales. - - • Pertinence pour le Diagnostic et le Suivi : Bien que l'étude n'explore pas directement les protocoles diagnostiques, la compréhension des variations saisonnières et circadiennes normales et pathologiques des hormones comme le cortisol, la dopamine et la sérotonine peut potentiellement influencer l'interprétation des tests diagnostiques et le suivi des chevaux atteints de PPID. La synchronisation des prélèvements par rapport au cycle lumière/obscurité et à la saison pourrait être pertinente. - - • Nouvelles Pistes Thérapeutiques : En confirmant l'altération des systèmes dopaminergiques et sérotoninergiques, l'étude renforce la logique des thérapies actuelles basées sur la modulation de ces systèmes et pourrait encourager la recherche sur des approches thérapeutiques ciblant ces neurohormones. - - En conclusion, cette étude fournit des preuves importantes impliquant la dopamine et la sérotonine dans la pathogenèse du PPID équin. Contrairement à une hypothèse précédente, l'incapacité à percevoir les saisons via la mélatonine ne semble pas être la cause principale de la maladie. Les altérations saisonnières et circadiennes observées dans les concentrations de ces neurohormones, en particulier la baisse de la dopamine et les variations du cortisol en été, contribuent à une meilleure compréhension de cette affection complexe et soulignent l'importance d'une approche globale dans sa gestion vétérinaire. - - - - Références de la publication scientifique : - - Seasonal Changes in Circadian Peripheral Plasma Concentrations of Melatonin, Serotonin, Dopamine and Cortisol in Aged Horses with Cushing’s Disease under Natural Photoperiod. 2008. - - https://doi.org/10.1111/j.1365-2826.2008.01751.x

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Cheval à ulcères

Cheval senior

Ecosystème intestinal

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