[Publication scientifique] PPID (cushing), Fourbure et Nutrition Équine - Avancées et Implications Pratiques

Objectif de la Recherche et Constatations Clés - - L'objectif principal de la recherche résumée dans le document est d'approfondir la compréhension de la physiopathologie du PPID et de sa connexion à la fourbure. L'association entre le PPID et la fourbure est reconnue depuis près de 40 ans. Les estimations de l'incidence de la fourbure chez les chevaux atteints de PPID varient considérablement, allant de 24 % à 82 %. Une étude mentionnée a même révélé que 70 % des chevaux présentés en clientèle ambulatoire primaire avec de la fourbure étaient diagnostiqués avec un PPID basé sur des niveaux élevés d'ACTH au repos. Il est également noté une distribution saisonnière des cas de fourbure chez les chevaux atteints de PPID, avec une incidence plus élevée en septembre et mai. - - Mécanismes Proposés entre PPID et Fourbure - - Plusieurs théories sont avancées pour expliquer le lien entre le PPID et la fourbure. Bien que les chevaux atteints de PPID ne présentent pas toujours une hyperplasie des glandes surrénales ou des niveaux de cortisol sérique constamment élevés, des niveaux accrus de cortisol ont longtemps été impliqués. Le cortisol endogène pourrait potentiellement augmenter la vasospasticité, réduisant ainsi le flux sanguin et endommageant l'attache lamellaire. De plus, le catabolisme protéique accru, souvent attribué à l'augmentation du cortisol, pourrait affaiblir les protéines du sabot. - - Plus récemment, le rôle de l'hyperinsulinémie et de l'Insulinorésistance (IR) a pris une importance capitale. L'IR est fréquemment observée chez les chevaux atteints de PPID. Il est important de noter que tous les chevaux atteints de PPID n'ont pas d'IR, et réciproquement. Une grande partie de la recherche actuelle se concentre sur le rôle de l'hyperinsulinémie dans la physiopathologie de la fourbure. - - Les études expérimentales ont montré que l'hyperinsulinémie persistante ou induite peut provoquer la fourbure. - - Il est probable que l'hyperinsulinémie, en synergie avec d'autres facteurs déclenchants de fourbure (comme les exotoxines ou endotoxines), crée une situation propice à la défaillance lamellaire - - Le stress oxydatif est également évoqué, bien que les résultats de recherche soient parfois contradictoires quant à savoir si le PPID en est la cause ou la conséquence systémique. Le stress oxydatif pourrait être lié à l'augmentation des métalloprotéinases matricielles (MMP-9) qui peuvent endommager les lamelles. - - Implications pour la Médecine Vétérinaire Équine : Gestion et Nutrition - - La bonne nouvelle est que la gestion et le traitement appropriés du PPID peuvent souvent minimiser la fourbure dévastatrice qui lui est souvent associée. Une approche globale est nécessaire, combinant traitement médicamenteux et gestion générale. - - Le traitement pharmaceutique le plus efficace est largement considéré comme étant le pergolide, un agoniste dopaminergique qui cible le défaut primaire dans le PPID. Des études ont montré une diminution significative de la fourbure chez les chevaux traités au pergolide. D'autres traitements existent (cyproheptadine, trilostane) mais leur efficacité sur la fourbure associée au PPID semble moindre ou nulle, notamment le trilostane qui n'a pas montré d'effet sur l'insulinémie. - - Au-delà du traitement médical, la gestion essentielle du cheval atteint de PPID et à risque de fourbure inclut: - - • Le régime alimentaire : C'est un pilier crucial, particulièrement compte tenu du rôle de l'IR. - - ◦ Minimiser les Glucides Non Structuraux (NSC) (fructanes, amidons, sucres simples) pour réduire les réponses glycémiques et insulinémiques post-prandiales. L'ingestion de pâturages ou d'aliments riches en NSC peut augmenter le risque de fourbure en exacerbant l'IR. - - ◦ Un régime alimentaire idéal devrait se composer de foin de graminées mature avec une teneur en NSC inférieure à 10 % (amidon + glucides hydrosolubles). - - ◦ Éviter les céréales et les suppléments à haute énergie. - - ◦ Utiliser des suppléments vitaminiques et minéraux spécifiquement conçus pour les chevaux à faible teneur en glucides. - - ◦ Gérer l'obésité par une restriction du foin si nécessaire (1,5 % puis 1 % du poids corporel cible). - - ◦ Gérer l'accès au pâturage : l'éliminer initialement, puis autoriser un accès très limité (1-2 heures par jour) avec un panier de pâturage souple, en évitant les périodes à risque accru d'accumulation de fructanes (pousse rapide, après un gel, journées ensoleillées avec nuits fraîches). - - • L'Exercice : Lorsqu'il n'est pas en crise de fourbure aiguë, l'exercice est recommandé pour favoriser la perte de poids et améliorer la sensibilité à l'insuline. - - • Soins du pied : Une maréchalerie régulière est essentielle, même en l'absence d'historique de fourbure clinique. - - • Soins Généraux : Incluent des soins dentaires réguliers (les chevaux atteints de PPID, souvent âgés et immunodéprimés, sont plus sujets aux problèmes dentaires et aux infections) et une surveillance parasitaire attentive (temps de réapparition des &oelig;ufs plus courts). - - En conclusion, la recherche a considérablement amélioré notre compréhension de la relation complexe entre le PPID et la fourbure. Bien qu'un test diagnostique parfait reste à découvrir, une reconnaissance accrue et des stratégies de gestion améliorées, notamment par le traitement médical (pergolide) et une gestion nutritionnelle rigoureuse axée sur la restriction des NSC, sont essentielles pour minimiser les effets dévastateurs de la fourbure chez les chevaux atteints de PPID. - - - - Références de la publication : How Does Cushing’s Disease Relate to Laminitis? Advances in Diagnosis and Treatment https://doi.org/10.1016/j.jevs.2010.07.015 - - Nora Grenager, How Does Cushing’s Disease Relate to Laminitis? Advances in Diagnosis and Treatment, Journal of Equine Veterinary Science, Volume 30, Issue 9, 2010

Cheval convalescent

Cheval à ulcères

Cheval senior

Ecosystème intestinal

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